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VENIZY à travers les temps
Hameaux et écarts :
Le Retranchement – le Ruet – Vigny – Cuchot (Cuychet au XIIIème siècle) – la Motte (auj. La Mothe) – le Montelard – les Fourneaux – Sevy – Les Pommerats – Les Lames (ancien écart : Monjou – auj. Les Lammes).
Population maximale en 1846 : 1782 habitants
Anciens toponymes : Venisei IXe siècle,Venesi 1145, Venesciacum 1146, Venesia 1203, Venisy 1270.
Nom latin : Venetius acum
Nom propre gaulois : Venaesius acos. |
Noms des rues et lieux-dits
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Ressources“
De la préhistoire à la Révolution
Situé à la base d’une colline crayeuse, au bord du Créanton, Venizy est un ancien village fortifié dont le tracé et la toponymie ont gardé le souvenir :« les fossés, la tour, le retranchement, le château, le donjon, la motte bicorne, la motte de Vigny (ancienne maison forte avec pont-levis). »
A proximité du confluent des 2 vallées (Créanton et Brumance), du chemin de Troyes, de la Forêt d’Othe et des grandes abbayes, à la limite de la Champagne, de la Bourgogne et du domaine royal, Venizy a joué au Moyen Age et au début des Temps Modernes un rôle historique non négligeable. De grandes familles se sont succédées, en tant que Seigneurs de Venizy, telles celles d’Erard de Brienne aux XIIème et XIIIème siècle, de Saarbrück au XIVème siècle, du Prince de Conti au XVIIème siècle, du Prince de Condé et de la Rochefoucauld à la veille de la Révolution.
Blason d’Erard de Brienne
Les de Brienne sont les héritiers par leur mère d’une branche cadette de la famille de Trainel. Cette famille considérable (sans doute au Xe siècle), a régenté une soixantaine de paroisses sises de part et d’autre de la frontière du comté de Sens et de Troyes, du diocèse de Troyes et de Sens ; de la Seine au cours du Créanton (sinon même du Serein). A titre in formatif, elle a régenté Trainel, Foissy, Venisy, mais aussi Villeneuve-l’Archevêque, Pouy, Villeneuve-aux-Riches-Hommes, Charmoy, Marigny-le-Châtel, Fleurigny, Voisines (dans ce cas par un héritage maternel), Soligny, La Motte-Tilly, etc. Des cadets des Trainel, issus de Garin, ont pris place sur la section Créanton-Vanne, avec pour siège principal Venisy pendant tout le XIIe siècle. Ils ont épousé une descendante d’une bâtarde du roi Philippe Ier et de Bertrade de Montfort. La dernière héritière (qui possédait aussi Fleurigny-Vallières), mariée à André de Brienne, a transmis ce vaste héritage à sa descendance. Son fils Erard de Brienne, époux de Philippa de Champagne, a tenté de conquérir la couronne comtale de Champagne, provoquant une guerre civile qu’il a perdue. Un de ses alliés était le vicomte de Saint-Florentin. Son échec final engendra le règlement des dettes contractées qui fit rapidement disparaître la mémoire de ce qu’il devait aux de Trainel.
précisions d’ E.Meunier
L’occupation humaine est attestée dès la préhistoire :
-Chasseurs nomades du paléolithique sur les pentes de la cuesta de la Forêt d’Othe (le Montelard, les Fourneaux)
.-Agriculteurs sédentaires sur les versants les mieux exposés et dans les fonds des vallées du Créanton et de la Brumance
-Nécropoles de l’âge de bronze le long du chemin de Troyes.
-Villas et bâtiments gallo-romains : au bourg dans la vallée du Créanton proche d’Avrolles, et à Sévy, à proximité de la forêt où l’on travaillait dès l’époque gauloise, le minerai de fer (on a d’ailleurs retrouvé dans les ferriers nombre de monnaies et des fragments de poterie ainsi qu’une houe déposée au musée de Sens).

scramasaxes
Après les invasions barbares, le territoire a été occupé au VIIème siècle par les Mérovingiens comme l’atteste la présence d’un vaste cimetière dont les quelques sépultures fouillées dans les années 1980 ont livré un matériel fort intéressant déposé au musée d’Auxerre.
Au Moyen Age, les grandes abbayes toutes proches, en particulier Pontigny et Coulours, ont possédé terres et moulins.
Au Moyen Age, Venizy possédait 2 établissements hospitaliers : Intra muros, un hôpital (appelé aussi Hôtel-Dieu, Maison Dieu) et Hors murs, une maladrerie, créée fin XIIème, début XIIIème siècle aux lieux-dits, de nos jours « la Maladrerie et les Terres de St Fiacre » par Erard de Briennne à son retour de croisade, avec une léproserie.
Il y fut érigé plus tard une chapelle.
Le territoire de Venizy fut dévasté pendant la guerre de Cent ans et un certain nombre d’écarts furent détruits par « les gens de guerre » :
-une maison seigneuriale aux Chaillots,
-une métairie à la Garenne de Douais (appelée les Devoys) ainsi que le Foulon du Boutoir près des sources du Créanton.
Certaines mottes ont subsisté jusqu’au XVIIème siècle et ont été reconstruites plusieurs fois comme celle de Vigny.
Venizy, comme bon nombre de villages des environs, a brûlé plusieurs fois. Un des derniers grands incendies fut celui de 1725 ; il fut si violent qu’il atteignit même l’église qui avait déjà été détruite avec le presbytère le 16 mars 1607.
Le château actuel date du XIXème siècle et a été restauré dans les années 1960. Il remplace l’ancien château féodal détruit à la Révolution après avoir été vendu comme bien National.
On y voit encore une partie des anciens fossés. La grille monumentale en fer forgé provient du château d’Avrolles et la fontaine, de Saint Florentin.
A la veille de la Révolution, Venizy appartenait au baillage de Sens et dépendait du doyenné et du grenier à sel de Saint-Florentin.
L’église
Située sur une butte qui domine le village, elle a été en grande partie reconstruite en 1726. On y accède de la place de la mairie par un escalier.Son clocher « lanterne » XVIIIème siècle, menaçant de s’effondrer, car trop imposant, a été démoli en juin 1909. La croix qui le surplombait mesurait 7 m.Le nouveau clocher et sa flèche furent reconstruits dans les années 1960.Seul l’intérieur présente un intérêt évident.
La nef et un petit bas-côté sont voûtés en plein cintre. L’abside en cul de four est éclairée par de larges fenêtres cintrées. Le sanctuaire est peint en trompe-l’œil. La grille du chœur en fer forgé date du XVIIIe siècle, les vitraux ont été remplacés dans les années 1960.Dans l’église, on peut remarquer : un « Ecce Homo » duXVIème siècle (environ 1540) de l’école Troyenne (Christ assis couronné d’épines avec à ses pieds une tête de mort et une inscription, en 8 vers latins, soutenue par deux anges), Quelques tableaux sur toile dont un St Fiacre, un St Eutrope et une Annonciation, Un lutrin (aigle de chœur en cuivre) datant du début du XIXème siècle, De nombreuses statues en pierre de différentes époques sont aussi dignes d’intérêt : une Ste Cyre, une Ste Femme, une éducation de la Vierge.Il existait autrefois deux chapelles, détruites à la Révolution : l’une, route de Saint Florentin, était dédiée à St Fiacre, l’autre, au Bas-Vigny, à la Vierge. Leur emplacement est marqué d’une croix (croix St Fiacre, croix de Vigny).
Légendes
Les anciens de Venizy nous ont rapporté deux traditions orales : L’une, encore très vivace, concerne une fois deplus des puits dans lesquels (on ne sait plus bien à quelle époque, guerre de Religion ou Révolution) on aurait déposé des cloches, des objets précieux et des armes. L’autre se rapporte à l’origine des bois communaux ; « on raconte -écrivait l’instituteur en 1860 –que, vers 1236 la Comtesse Mahaut, qui recevait et nourrissait tous les pauvres des environs, en a réuni une fois 3 ou 400 dans une grange de son château et s’est débarrassée d’eux en les y brûlant tous. Et qu’en expiation de son infâme action elle a fait don aux habitants de Venizy, des bois qu’ils ont aujourd’hui ». L’instituteur précisait même que, « bien que détruit depuis un temps immémorial, on en voit encore la trace… ». Là encore, l’histoire est plaisante. Mais quelle est la part de légende et de vérité ? Nul sans doute ne le saura jamais
Histoire du ru
La Brumance et une partie du Créanton ont été au XVIIIème siècle, flottables à bûches perdues. L’Abbé PIERRE Georges, curé de Champlost, le signale dans « l’Almanach de Sens de 1783 » et CREANTON serait le nom du marchand de bois qui l’aurait rendu flottable.Quant à la Brumance, elle s’appelait autrefois l’Evre ou Ouevre, du latin mérovingien auria. Pour mémoire, rappelons que le pont en bas de la côte de Saint Florentin s’appelle toujours le pont « d’Eve »
La chapelle des Fourneaux
Cette petite chapelle est restée pendant de nombreuses années à l’abandon après être devenue propriété de la famille Casali venue s’installer dans le hameau. Malmenée par les intempéries et le vandalisme, elle appartient depuis décembre 2009 à la commune de Venizy. La commune a fait refaire le toit en 2010 tandis que les membres de l’association des Amis du patrimoine et du clocher de Venizy ont restauré, grâce au talent et au goût de certains de ses membres, la belle porte et les bancs. Enfin sécurisée et protégée. La chapelle ouvre ses portes à l’occasion des journées du patrimoine aux curieux qui font le détour jusqu’au hameau des Fourneaux.
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