Pourquoi il faut préserver et replanter les haies ?
Aujourd’hui, malgré des programmes d’aides pour planter des haies, le linéaire de haies régresse toujours sous l’effet des arrachages et du fait de leur vieillissement. En effet, n’étant plus intégrées dans le modèle agricole dominant, les haies ne sont plus pourvues des jeunes arbres qui permettront d’assurer leur renouvellement. Non seulement cela génère une mutation profonde des paysages, mais cela affecte aussi la biodiversité, le cycle de l’eau et finalement nuit à l’agriculture elle-même.
Les haies étaient autrefois courantes dans les paysages ruraux, utiles pour l’agriculture et riches de biodiversité. Mais du fait des nouvelles pratiques de l’agriculture industrielle, des centaines et des centaines de kilomètres linéaires de haies ont été coupées dans toute la France.
Si les haies disparaissent, c’est que les agriculteurs, de moins en moins nombreux, manquent de temps pour les entretenir et vont au plus vite en créant de grandes parcelles. Dans un contexte de réchauffement climatique, d’érosion des sols, de pollutions des eaux, de perte d’habitats pour la biodiversité, la disparition du bocage est un enjeu fondamental pour l’environnement.
Force est de constater que les politiques régionales, pourtant dotées de fonds importants, ne suffisent pas à enrayer cette disparition.
Pourquoi les haies sont-elles très importantes, pour l’environnement comme pour les agriculteurs ?
- Elles absorbent du carbone et participent activement à la lutte contre le changement climatique : planter 1 km de haie stocke 550 à 900 tonnes équivalent Carbone sur 100 ans.
- Elles ont un effet brise-vent bien utile dans une région comme la nôtre : une haie protège une culture sur 15-20 fois sa hauteur.
- Elles servent d’abri aux animaux d’élevage : le rendement (lait, viande) peut augmenter de 20 % si les animaux sont bien protégés.
- Bien gérées, elles peuvent fournir un bois renouvelable, y compris du bois d’œuvre.
- Elles limitent l’érosion des sols et les crues : un terrain nu et pentu peut perdre entre 11 et 86 T de terres/ha/an.
- Elles purifient l’eau en filtrant les eaux de ruissellement : certaines haies consomment des nitrates (fonctionnent comme un filtre épurateur).
- Une haie riche en humus abrite de nombreux micro-organismes décomposeurs qui améliorant la qualité du sol et rendant de nombreux services écosystémiques (notamment celui de décomposer tout ou partie des produits chimiques tels que les pesticides).
- Elles servent de refuge à une grande diversité d’animaux (oiseaux, petits mammifères, papillons, reptiles, etc.) et constituent une continuité écologique entre les milieux naturels.
- Les haies fleuries sont essentielles pour les pollinisateurs tout en embellissant le paysage.
- Elles limitent l’exposition à la pollution liée au trafic automobile (en bordure de routes) et aux épandages de pesticides (près des habitations).
- les haies fruitières peuvent contribuer à la résilience alimentaire du territoire et sont un lien entre les riverains et la nature.
- Elles préservent l’intimité des promeneurs et cyclistes qui longent les routes mais aussi des enfants dans les cours d’écoles.
- Elles permettent de lutter contre les ravageurs des cultures en abritant leurs prédateurs ou leur en offrant le nourriture qui ne sera pas prélevée sur les champs.
Chacun peut intervenir pour préserver les haies
- Ne pas les arracher. Même un talus peu arboré a une valeur qui peut être améliorée.
- Ne jamais les entretenir avec des produits chimiques, toujours préférer les coupes mécaniques. Ne pas faire de coupes au printemps / début été, pour ne pas perturber la période de nidification des oiseaux.
- Conserver une bande herbacée fleurie et sauvage en pied de haie. Ne pas araser les talus.
- Planter des haies, quand on a le terrain pour le faire, avec des essences locales, qui pousseront mieux et attireront plus de biodiversité.
- On peut aussi alerter les mairies afin qu’elles classent certaines haies faisant partie du patrimoine de leur commune sur le plan local d’urbanisme. Même si une telle protection est au bon vouloir des municipalités, lors de l’élaboration des plans locaux d’urbanisme, cela reste une des meilleures solutions existantes pour pouvoir protéger certaines haies.
Quand planter les arbres et arbustes ?
Fin novembre est le meilleur moment pour planter des haies, en dehors de période de gel ou de sécheresse. De nombreux sites donnent des conseils de jardinage !
Pour le choix des arbustes, il sera fonction de la nature de votre terrain mais aussi de la hauteur que vous souhaitez voir votre haie atteindre. Préférez des mélanges d’arbustes aux haies composées d’une seule essence, et privilégiez les variétés locales, qui seront bien adaptées à votre terrain. Puis les haies, selon les essences que vous choisirez, c’est aussi une source de nourriture : vous pourrez faire de délicieuses tartes ou confitures avec les mûres ou avec les baies de sureau !
Particuliers, agriculteurs, collectivités, conservez le bocage et plantez des haies avec des essences locales adaptées à votre région !
Les haies bocagères peuvent même se ventre en kit ! C’est très facile alors abandonnez les thuyas !
Téléchargez la plaquette très complète sur l’entretien des haies et leur valeur agro-écologique
Extrait de Notre Planète Info
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